Monday, April 13, 2009

Le monde et la neige à l’envers.

Je tape ce court message dans ma chambre d’hôtel, profitant de quelques minutes de pause. Il fait 27C dehors et je sirote un cola glace.
Je laisse mes yeux vagabonder à travers la fenêtre, observant le phénomène étrange qui a pris d’assaut la cité depuis ce week-end.
Des boules de pollen énormes se sont formées et se sont multipliées partout. Elles volettent dans le ciel comme des flocons ivres, alors que les jardins de la ville se sont couverts de fleurs roses et rouges, rendant la scène d’autant plus déconcertante.



Les flocons s’infiltrent partout et il est impossible de leur échapper. Ils chargent à travers les portes des magasins comme des troupes de soldats, ils se faufilent dans nos chambres par les fenêtres entre ouvertes.
La seule différence avec la neige est que ces flocons-ci partent du sol et s’élèvent lentement.



Hier, dimanche de Pâques, nous sommes allés au Palais d’été où l’empereur avait l’habitude de se rendre. Les bâtiments et les temples étaient aussi magnifiques que ceux du temple du Paradis.



De nombreuses expositions ont offert à nos yeux le plaisir de certaines sculptures antiques en jade, ivoire et ébène. La plupart représentait des scènes de ‘longévité’ où des immortels bordent des bateaux sculptés dans des arbres immenses, montés de phoenix et de dragons.



Cela me rappelle l’importance des arbres dans les autres cultures asiatiques, où ils sont les piliers du monde des esprits, ou abritent des êtres surnaturels.
L’air est lourd en pollution, mais l’odeur de l’encens enveloppe notre aventure de son parfum ambre.
En haut des soixante-dix et quelques marches, nous arrivons dans la salle du temple qui abrite une statue immense de Qui Yan, déesse de compassion aux bras infinis. Elle offre un espace de recueil et de méditation pour tous.



Une femme vient poser son bébé à côté de moi pour prendre une photo. L’enfant porte un ensemble fushia hideux et je ne peux m’empêcher de rire de la situation.



Au retour, alors que nous nous reposons quelques minutes pour donner un peu de répit à notre amie qui, enceinte de 7 mois a insisté pour faire partie de notre expédition,



Une flopée de moines passe devant nous. L’un d’eux porte une écharpe Louis Vuiton.
Je n’ai pas le temps de le prendre en photo mais je me dis que c’est vraiment le monde à l’envers.